les films de juin
Du très bon ce mois-ci. Donc en sortie ciné comme en DVD, mes coups de cœur de fin de printemps!
Citizen dog
une belle petite galerie: un ours en peluche accro à la nicotine et à l'amour, un motard zombi tué par une pluie de casques, une montagne de bouteille à plaqtique dans une ville où tout le monde porte une queue invisible au derrière...
Petit up pour cet excellent film vu récemment, Citizen dog, réalisé par Wisit Sasanatieng en 2004. Ce conte est frais, déjanté, délirant, un peu à la Amélie Poulain (c'est après tout une histoire d'amour à la couleur très particulière), plein d'humour et l'occasion de dérouler une fresque de personnages attanchants, souffrant de tics invraisemblables...
Summer Wars
Alors, LA grosse bonne surprise en animé, c'était SUMMER WARS, le week-end dernier. Un pur bonheur , divertissant, drôle, très rythmé et au visuel magnifique. Scénar assez conventionnel, parfois très prévisible mais bon, ça fait partie des charmes du genre. Chaque élément introduit dans l'histoire sera utilisé, même les liserons du kimono qui font référence à la fleur fétiche de la grand-mère...
Et un clin d'oeil à Tekkonkinkret sur la fin.
Le site officiel, c'est par ici.
En DVD, mise à jour des classiques du cinéma avec les Sept samouraïs (1954) d'Akira Kurosawa.
Oeuvre fondamentale de l'histoire du cinéma, adaptée par John Sturge en 1960 sous le titre Magnificent Seven, ce fut pour moi non seulement l'occasion de m'esbaudir une fois encore sur le génial talent de ce réalisateur mais aussi de découvrir Toshiro Mifune dans le rôle d'un jeune chien fou, follâtre, sournois et élément comique du film. Cet acteur m'avait habituée à des performances toutes en dignité, en tension retenue. Ses coups de folies étaient ceux d'hommes puissants et tragiques, rongés par une sorte de démence aristocratique ( comme dans le Chateau de l'araignée ou L'Idiot.) et rarement ses éclats m'apparaissaient comme ceux d'humains ordinaires écrasés par un destin trop lourd.
d'un autre côté, faire la nouille sous une passoire... ouais, ouais j'me tais...
Takashi Shimura reste quant à lui égal à lui-même, toujours un petit rictus sympathique et teintée d'une ironie amicale en coin. le mot de la fin est pour lui et rappelle, comme la dernière scène de Sanjuro le caractère dramatique et dérisoire de la violence.
bon, là il le fait pas trop son rictus mais quelle...euh.... intensité!
On va croire que je ne regarde que des films japonais. MAIS QUE NENNI!
... y'a aussi du taïwanais! L'autre jour c'était YI-YI, une belle œuvre tranquille qui prend son temps pour psalmodier le quotidien et les errements du famille ordinaire. Ce film d'Edward Yang reçoit en 2000 le prix de la mise en scène au festival de Cannes est une oeuvre de poésie tranquille, où de grands vides s'étendent entre les membres de cette famille. le père, la fille et le fils affronte chacun seul son histoire faite de défi et de doute. présence inconsciente et silencieuse autour de laquelle gravite ce petit monde, la grand-mère dans le coma à qui on fait des confidences...
Toujours dans la joie et la légereté.... Freaks!
Longtemps oublié du grand public, Freaks est depuis les années soixante célébré comme l'un des plus grands films du cinéma. Il met en scène des bêtes de foires; des gens nés avec des malformations, nains, homme-tronc, femme à barbe... mais pour mieux révéler que les vrais monstres sont parfois ceux qui le paraissent le moins. La puissance de ce film est qu'il ne tombe pas dans l'anecdotique ou la provocation. il marque son respect de l'être humain, sous toutes ses formes, en ne gommant ni sa solitude ni ses mauvais penchants. Beaux et laids rampent tous dans la même boue et sont tour à tour bourreaux et victimes...
Freaks a été réalisé par Tod Browning en 1932.
Et pour quelques plumes ( roses) de plus...
Priscilla, Queen of the desert! Oh, My God, what a movie! des sentiments plus ou moins convenus mais un charme dévastateur et ce malgré l'évidente maladresse des acteurs à se déhancher en talons aiguilles. Terence Stamp qui interprète Bernadette est tout simplement sublime et représente assez étrangement une femme qu'on aimerait devenir pour son courage et son sens de la réparti ( et son coup de genou aussi). Une aventure rafraîchissante dans l'enfer du bush australien ( et un accent merveilleux pour compléter sa collection de parlers du commonwealth).
Priscilla a été réalisé par Stephan Elliot en 1994.
Mads, I Love You!
Les bouchers verts de Anders Thomas Jensen, 2004
Une des meilleures comédies qu'il m'ait été donné de voir. Mads Makkelsen est décidemment en passe d'entrer dans mon panthéon à deux places de mes acteurs préférés. Que ce soit dans ce film d'humour noir ou dans Adam's Apples où il incarne le même type de personnage, il se montre tout simplement génial. Il incarne ici Svend, un boucher perfectionniste et obsessionnel, abandonné depuis longtemps par le sens de la réalité et qui donc s'en conçoit une sur mesure, qui justifie le meurtre et le débitage des chagrins qui perturbent son monde et qui feront le régal des clients de la boucherie sous le nom de "volaillettes en marinade".Si Soleil vert avait un petit frère embarrassant qui bave et qui rigole bêtement, ce serait lui.
à voir donc aussi: Adam's Apples, de Anders Thomas Jensen, 2006 (on ne change pas une équipe qui gagne!)